Los Angeles interdit le forage pétrolier et gazier dans les limites de la ville
Un pumpjack pétrolier opère dans le champ pétrolifère d’Inglewood le 28 janvier 2022 à Los Angeles, en Californie.
Mario Tama | Getty Images
Le conseil municipal de Los Angeles a voté l’interdiction de nouveaux forages pétroliers et gaziers et l’élimination progressive des puits existants au cours des deux prochaines décennies, une décision historique qui intervient après des années de plaintes de résidents sur la façon dont la pollution due au forage à proximité leur a causé des problèmes de santé.
Lors d’un vote de 12 voix contre 0, le conseil a approuvé vendredi une ordonnance qu’il a commencé à rédiger plus tôt cette année qui interdira immédiatement toute nouvelle extraction et fermera les opérations existantes d’ici 20 ans. La décision d’interdire de nouveaux forages et de déclasser les puits existants est l’une des politiques environnementales les plus strictes adoptées dans l’État et pourrait ouvrir la voie à d’autres villes du pays pour adopter des mesures similaires.
Historiquement, la législation environnementale originaire de Californie s’est souvent étendue à d’autres parties du pays, comme les normes d’émissions plus propres pour les voitures dans les années 1970. Plus récemment, l’État a interdit la vente de nouvelles voitures à essence d’ici 2035, et l’État de New York a rapidement emboîté le pas.
Il y a 26 champs de pétrole et de gaz et plus de 5 000 puits actifs et inactifs à Los Angeles. Les puits sont répartis dans toute la ville, y compris Wilmington, Harbour Gateway, le centre-ville, West LA, South LA et le nord-ouest de la vallée de San Fernando.
L’industrie pétrolière s’est largement opposée à l’interdiction de la ville, arguant que l’arrêt progressif de la production rendra LA plus dépendante de l’énergie étrangère. Le conseil a déclaré qu’il veillerait à ce que les compagnies pétrolières soient tenues responsables de l’obturation adéquate et de l’achèvement de l’assainissement complet du site dans les trois à cinq ans suivant la fermeture des sites de production.
La ville mène également des études pour déterminer quand les compagnies pétrolières de Los Angeles pourront récupérer leurs investissements en capital dans les activités de forage. Si les opérateurs peuvent récupérer ces investissements avant le délai de 20 ans, la ville pourrait exiger que ces entreprises arrêtent la production encore plus tôt.
Plus d’un demi-million de personnes à Los Angeles vivent à moins d’un quart de mile de puits actifs qui libèrent des polluants atmosphériques nocifs comme le benzène, le sulfure d’hydrogène, les particules et le formaldéhyde. Près d’un tiers des puits de la ville sont situés à l’extérieur des sites de forage entre les parcs, les écoles et les maisons, et les communautés de couleur sont touchées de manière disproportionnée par les impacts sur la santé de ces sites.
Les personnes qui vivent à proximité du forage courent un plus grand risque de naissances prématurées, d’asthme, de maladies respiratoires et de cancer, selon des recherches. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Research, vivre à proximité d’un forage est également lié à une fonction pulmonaire affaiblie et à une respiration sifflante.
Stand Together Against Neighborhood Drilling, ou Stand LA, une coalition d’organisations de justice environnementale, a déclaré dans un communiqué que la décision « signale que les Noirs, les Latinx et d’autres communautés de couleur vivant actuellement à proximité de puits de pétrole et de derricks polluants dans le sud de LA et Wilmington finiront par respirer plus facilement. »
