La protection des travailleurs isolés : ce qu’il faut comprendre
La situation de travail isolé expose les employés à de nombreuses contraintes. Il peut s’avérer compliqué pour le travailleur de demander de l’aide en cas d’accident, d’aléas ou de malaise en raison de son isolement géographique ou psychique. Pour pouvoir déployer des mesures efficaces, l’employeur doit identifier les situations de travail isolé et les risques éventuels.
À quoi reconnaît-on un travailleur isolé ?
D’après le Code du travail, le travailleur est considéré comme isolé s’il réalise seul une mission ou une tâche hors de vue et/ou de portée de voix de ses collaborateurs. Certains facteurs doivent également être pris en compte pour déterminer la situation d’isolement, à savoir la durée de la mission, l’organisation, les horaires du poste, son implantation, ainsi que l’environnement de travail.
Étant coupé de tout contact physique ou psychique, le travailleur isolé n’a pas de recours en cas d’urgence, qu’il s’agisse d’un accident survenu lors de l’exercice de ses fonctions, d’un malaise ou bien d’une agression. En conséquence, l’employé en situation d’isolement est davantage exposé aux risques d’incidents liés à son activité professionnelle. C’est une situation qui concerne l’ensemble des secteurs de travail. Cependant, les postes dans l’hôtellerie, l’entretien, la livraison, le dépannage ou encore le transport routier sont particulièrement exposés aux risques d’isolement.
Les risques encourus par les travailleurs isolés
Le travail en isolement présente de nombreuses contraintes pouvant porter atteinte à la santé et la sécurité des travailleurs. Les différentes catégories de risques doivent être prises en compte pour mettre en place des mesures PTI efficaces. Les risques de nature médicale concernent principalement les collaborateurs présentant des troubles pathologiques qui déclenchent des symptômes lors des situations d’angoisse. Les missions réalisées hors de portée de vue et de voix sont donc susceptibles de déclencher une crise d’angoisse, une crise d’épilepsie ou bien une crise cardiaque chez les employés vulnérables en fonction de leur état de santé. Il faut aussi prendre en compte les risques psychologiques auxquels les travailleurs isolés sont exposés. En effet, les situations d’isolement peuvent exacerber le sentiment d’anxiété et encourager les comportements à risque pouvant conduire à des incidents graves. Au-delà des risques médicaux et psychologiques, le travail en isolement augmente aussi les risques de violence de la part d’une tierce personne. Ces risques comprennent les agressions verbales, physiques et psychologiques, touchant plus les employés travaillant de nuit, ou dans les secteurs comme la livraison et les services à la personne.
Mettre en place des mesures de prévention
Face aux dangers de l’isolement pour les employés, leur protection doit constituer une priorité pour les entreprises de tous secteurs. S’il n’existe aucune réglementation spécifique concernant le travail isolé, le Code du travail impose à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour éviter que les employés travaillent dans des conditions où ils ne pourraient pas être secourus dans un bref délai en cas de nécessité. Une évaluation minutieuse des risques professionnels par l’employeur est indispensable à la mise en œuvre des mesures de prévention adéquates. Les solutions comprennent le déploiement d’un DATI (Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé). Il s’agit un système de télécommunication qui permet à l’utilisateur de déclencher une alarme par simple pression d’un bouton en cas de danger.